Scolarisation des enfants trisomiques à Oran.
- Le “lourd” calvaire des parents.
L’Algérie compte 800 naissances par an d’enfants trisomiques, ce qui nécessiterait pas moins de 10 centres spécialisés, très loin du constat actuel dans notre pays.
- Le “lourd” calvaire des parents.
L’Algérie compte 800 naissances par an d’enfants trisomiques, ce qui nécessiterait pas moins de 10 centres spécialisés, très loin du constat actuel dans notre pays.
Ces enfants souffrent du syndrome de Down, c’est-à-dire de trisomie 21. Vêtus de tabliers roses ou bleus flambant neufs, les élèves sentent tout le poids de leur handicap.
Et pour cause, l’accès à l’école, et à leurs deux classes, des salles désaffectées, se fait par une petite porte dérobée, et non l’entrée principale de l’établissement. Assister à la levée des couleurs dans la cour de l’école avec les autres élèves dits “normaux” leur est interdit.
Et c’est un père blessé qui, d’emblée, évoque en quelques mots cette souffrance au quotidien, cette stigmatisation d’enfants différents : “J’en appelle à la société tout entière, cessez de désigner ces enfants par le terme de mongolien lourd de préjugés, et remplacez-le par le nom de trisomie, plein d’espoir.” Alors qu’aujourd’hui la prise en charge des enfants trisomiques, leur scolarisation n’est possible que par l’engagement des parents et le bénévolat, l’État acceptant parfois d’affecter uniquement des locaux, l’Algérie compte
800 naissances par an d’enfants trisomiques, ce qui nécessiterait pas moins de 10 centres spécialisés, très loin du constat actuel dans notre pays.
Dans les grandes villes, ce sont les parents regroupés au sein d’associations nationales ou de wilaya qui luttent pour que leurs enfants soient scolarisés et puissent bénéficier d’une prise en charge. À Oran par exemple, l’association des “Amis de Tinhinen” a pu, cette année, ouvrir deux classes, non sans mal, venant s’ajouter à celles de l’USTO et d’Arzew. L’acquisition du mobilier scolaire pour les élèves et les enseignants, le matériel pédagogique et orthophonique sont à la charge des adhérents de l’association et grâce aussi à des dons de “particuliers généreux” comme l’avait expliqué le président de l’association.
Mais plus grave pour l’encadrement de ces 12 seuls enfants, cinq personnes sont nécessaires entre enseignantes en science de l’éducation, psychothérapeutes et orthophonistes. “Les enseignantes et éducatrices que nous avons ne bénéficient d’aucun statut, ni dispositif du filet social, ni de la DAS ou autre, elles sont rémunérées par l’association avec des salaires avoisinant les 18 000 DA. C’est peu, mais nous ne pouvons faire plus. Les cotisations des parents sont là pour assurer tous les frais de scolarisation de leurs enfants trisomiques qui au sein de l’éducation nationale ne sont même pas répertoriés dans la nomenclature”, explique notre interlocuteur.
Autre difficultés, les séances d’orthophonie, vitales pour les enfants, tarifées entre 1000 et 1200 DA la séance dans le secteur privé, alors qu’il en faut 4 par mois au minimum.
Dans les deux classes, les élèves bénéficient de ces séances d’orthophonie gratuitement, nous a-t-on encore affirmé.
Une charge en plus qu’il faut assurer, par le biais du soutien financier des parents. Le président de l’association reconnaît quand même que la direction de l’éducation a été sensible en affectant les deux salles et en promettant de fournir les livres.
L’enseignement est celui du programme national de l’éducation, mais adapté et synthétisé par les éducatrices, selon le niveau de progression des enfants.
D’autres efforts et enjeux pour aider les enfants trisomiques à se construire et dépasser leur handicap doivent être menés : activités extrascolaires comme les ateliers de musique, de théâtre, les séances de piscine. Tout se fait encore et toujours sans aucun appui de l’État.
D. L
in
http://www.liberte-algerie.com/ouest/le-lourd-calvaire-des-parents-233311
Et pour cause, l’accès à l’école, et à leurs deux classes, des salles désaffectées, se fait par une petite porte dérobée, et non l’entrée principale de l’établissement. Assister à la levée des couleurs dans la cour de l’école avec les autres élèves dits “normaux” leur est interdit.
Et c’est un père blessé qui, d’emblée, évoque en quelques mots cette souffrance au quotidien, cette stigmatisation d’enfants différents : “J’en appelle à la société tout entière, cessez de désigner ces enfants par le terme de mongolien lourd de préjugés, et remplacez-le par le nom de trisomie, plein d’espoir.” Alors qu’aujourd’hui la prise en charge des enfants trisomiques, leur scolarisation n’est possible que par l’engagement des parents et le bénévolat, l’État acceptant parfois d’affecter uniquement des locaux, l’Algérie compte
800 naissances par an d’enfants trisomiques, ce qui nécessiterait pas moins de 10 centres spécialisés, très loin du constat actuel dans notre pays.
Dans les grandes villes, ce sont les parents regroupés au sein d’associations nationales ou de wilaya qui luttent pour que leurs enfants soient scolarisés et puissent bénéficier d’une prise en charge. À Oran par exemple, l’association des “Amis de Tinhinen” a pu, cette année, ouvrir deux classes, non sans mal, venant s’ajouter à celles de l’USTO et d’Arzew. L’acquisition du mobilier scolaire pour les élèves et les enseignants, le matériel pédagogique et orthophonique sont à la charge des adhérents de l’association et grâce aussi à des dons de “particuliers généreux” comme l’avait expliqué le président de l’association.
Mais plus grave pour l’encadrement de ces 12 seuls enfants, cinq personnes sont nécessaires entre enseignantes en science de l’éducation, psychothérapeutes et orthophonistes. “Les enseignantes et éducatrices que nous avons ne bénéficient d’aucun statut, ni dispositif du filet social, ni de la DAS ou autre, elles sont rémunérées par l’association avec des salaires avoisinant les 18 000 DA. C’est peu, mais nous ne pouvons faire plus. Les cotisations des parents sont là pour assurer tous les frais de scolarisation de leurs enfants trisomiques qui au sein de l’éducation nationale ne sont même pas répertoriés dans la nomenclature”, explique notre interlocuteur.
Autre difficultés, les séances d’orthophonie, vitales pour les enfants, tarifées entre 1000 et 1200 DA la séance dans le secteur privé, alors qu’il en faut 4 par mois au minimum.
Dans les deux classes, les élèves bénéficient de ces séances d’orthophonie gratuitement, nous a-t-on encore affirmé.
Une charge en plus qu’il faut assurer, par le biais du soutien financier des parents. Le président de l’association reconnaît quand même que la direction de l’éducation a été sensible en affectant les deux salles et en promettant de fournir les livres.
L’enseignement est celui du programme national de l’éducation, mais adapté et synthétisé par les éducatrices, selon le niveau de progression des enfants.
D’autres efforts et enjeux pour aider les enfants trisomiques à se construire et dépasser leur handicap doivent être menés : activités extrascolaires comme les ateliers de musique, de théâtre, les séances de piscine. Tout se fait encore et toujours sans aucun appui de l’État.
D. L
in
http://www.liberte-algerie.com/ouest/le-lourd-calvaire-des-parents-233311